Massif du Canigou, marais poitevin, Îles sanguinaires, Gorges de l’Hérault… En 2011, la baie de Somme intégrait la prestigieuse famille des Grands Sites de France, treize ans après celle du Club des Plus Belles Baies du Monde. Elle attire, il faut bien le dire, de plus en plus de curieux, en quête de paysages préservés. C’est fou ce qu’elle dépayse. C’est fou ce pouvoir de remettre la nature et la simplicité au cœur de la découverte ! Si la baie de Somme est aujourd’hui une destination de slowtourisme par excellence, c’est tout sauf un hasard. Si on peut embrasser les paysages de prés salés à perte de vue, si on peut aller à la rencontre de pêcheurs qui perpétuent une longue tradition familiale, si on peut communier à ce point avec la nature, c’est d’abord parce qu’il y a eu une vraie volonté de la part de la population et des élus locaux de préserver la baie, leur baie.
Renouvellement du label Grand Site de France (2018).
Résistance !
Il y a 50 ans, alors que la tendance était à la bétonisation des littoraux en France, la baie de Somme a résisté. Dans les années 1970, elle faisait pourtant l’objet de vastes projets d’aménagements. Immeubles de grande hauteur en front de mer, disparition des ports historiques au profit de marinas… Des voix se sont élevées pour livrer une vision différente. Le SMACOPI (Syndicat Mixte pour l’Aménagement de la Côte Picarde), rebaptisé depuis SMBS-GLP (Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard), a été créé en 1974 pour développer la baie sans lui nuire. Aujourd’hui encore, la structure est unique en France, car les missions du Syndicat Mixte repose sur trois piliers : préserver, aménager et développer. Le SMBS-GLP prouve ainsi depuis un demi-siècle que l’on peut développer une destination touristique tout en la préservant, que vivre du tourisme n’implique pas forcément de perdre son âme. Grâce à une gestion équilibrée et une vision à long terme, la baie de Somme est même devenue un modèle de développement durable, où l'homme et la nature cohabitent en harmonie.
Passerelle cyclable, pédestre et équestre du Pont-à-Cailloux permettant à la Vélomaritime de franchir l'Authie, entre la Somme et le Pas-de-Calais.
Protéger, aménager, développer
Le Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard entretient tous les terrains du Conservatoire du littoral de la côte picarde, mais aussi la Réserve Naturelle Nationale de la Baie de Somme et le cordon de galets de la Mollière à Cayeux-sur-Mer. En étant au plus proche des milieux fragiles et des écosystèmes, il est sans doute le mieux placé pour aménager sans abîmer ! Il œuvre pour un aménagement raisonné du territoire et de ses ressources. On lui doit par exemple le réseau cyclable (77 km de pistes, voies partagées, chaucidoux...), l’aménagement de la Zac du Royon qui a permis l’implantation de l’éco-village de Belle-Dune à Fort-Mahon et plus récemment la requalification du bourg d’Ault qui a impulsé une nouvelle attractivité au village tout en le sécurisant des éboulements de falaise.
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Entretien des pistes cyclables par les équipes du Syndicat Mixte BdSGLP. |
Un tourisme doux
Pour conserver l’esprit de la destination, le SMBS-GLP mise sur un tourisme doux, privilégiant la découverte à pied, à vélo, ou à cheval. Les visiteurs sont invités à ralentir, à s'imprégner des paysages et à respecter le rythme de la nature. Le développement économique de la baie repose aussi sur ses habitants. Il encourage l'agriculture locale, notamment l'élevage des moutons de prés salés, et soutient les pêcheurs. Il a donné naissance au centre conchylicole du Crotoy qui a pérennisé toute une filière. Pour favoriser le tourisme toute l'année, il développe et gère des équipements qui résument à eux seuls toute son action : le Parc du Marquenterre, les jardins de l’abbaye de Valloires, Belle Dune, l’hôtel-restaurant du cap Hornu ou encore la Maison de la baie de Somme. Autant de lieux qui invitent à se poser, à s’émerveiller et à prendre soin de cette si belle baie… Happy birthday.
Publié le 16 octobre 2024