Parc Naturel Régional Baie de Somme Picardie maritime : un collectif au service du territoire et de ses habitants

Que signifie vivre dans un Parc Naturel Régional pour les habitants d’un territoire ?

Un Parc Naturel Régional est créé lorsqu’un territoire est exposé à des menaces pouvant altérer son environnement et la qualité de son cadre de vie. La labellisation reflète la volonté des acteurs locaux de valoriser et de les protéger. Les habitants d’un PNR vivent donc dans un territoire doté d’un patrimoine naturel et architectural remarquable soumis à des menaces.

 

Pourtant on associe souvent les PNR au tourisme…

Oui, car ces parcs se situent dans des lieux souvent prisés des visiteurs. Néanmoins, un PNR est avant tout un projet de développement durable, centré sur l’humain et porté par les acteurs locaux. Cette démarche collective, structurée autour d’une Charte révisée tous les 15 ans, propose une vision à long terme, indépendante des échéances électorales. La question centrale que se pose un PNR est simple : comment garantir un cadre de vie épanouissant pour les habitants tout en préservant durablement ses ressources ?

 

Quand le PNR Baie de Somme Picardie maritime a-t-il été créé ?

Assez récemment finalement, le 28 juillet 2020, mais c’est l’aboutissement d’un long travail. Nous avons retrouvé des traces de projets de parc datant de 1976 ! Néanmoins, c’est à partir de 2004 que le territoire a réellement relancé la réflexion, et en 2006, les premiers travaux ont été engagés pour concrétiser le projet. L’ambition principale du PNR Baie de Somme Picardie maritime est de trouver un équilibre entre la frange littorale et l’intérieur des terres. On a souvent tendance à opposer les deux, or le littoral existe grâce à la qualité de l’eau, aux plateaux et aux vallées qui drainent les pluies. Tout est interconnecté.

 

Quelles sont les spécificités du PNR Baie de Somme Picardie maritime ?

C’est le plus beau ! Sa richesse réside dans la diversité de ses paysages : un littoral alternant dunes, plages de sable fin, estuaire, cordon de galets, et falaises ; et un arrière-pays parsemé de vallées, de plateaux, et une mosaïque de milieux uniques comme les zones humides, les larris, les tourbières et les vallées sèches. Notre défi majeur est de faire prendre conscience aux habitants et aux visiteurs que préserver ces écosystèmes est essentiel. Ce n’est pas pour rien que la baie de Somme et son fleuve éponyme est aussi la plus grande zone Ramsar mondiale, Grand Site de France ou encore Pays d’Art et d’Histoire !

 

 

 

Tous ces labels, ce n’est pas une coquetterie ?

Pas du tout. L’objectif n’est pas de collectionner les labels comme dans un jeu des sept familles. Ils sont complémentaires et retirent l’exceptionnel du territoire. Prenons l’exemple du label Pays d’art et d’Histoire : beaucoup d’habitants ne réalisaient pas la richesse et la diversité de leur patrimoine, car on associe plus spontanément la baie de Somme à ses paysages naturels. Ce label permet de mettre en lumière un patrimoine culturel parfois méconnu et de sensibiliser les habitants et les visiteurs à son importance.

 

Le label Pays d’Art et d’Histoire a été porté par le PNR ?

Oui tout à fait. Au départ, sept communes souhaitaient devenir Ville d’Art et d’Histoire, mais nous avons réfléchi à l’idée de faire quelque chose de plus collectif et donc d’étendre à l’échelle du territoire. Ce projet Pays d’Art et d’Histoire nous a permis de lancer un programme de préservation, de valorisation et de médiation. Actuellement, nous menons un inventaire dans les communes et nous nous apercevons que notre patrimoine est bien plus riche que ce que nous imaginions. Même les services de l’inventaire de la Région Hauts-de-France, qui avaient initialement cru que cela prendrait trois ans, commencent à revoir leur estimation !

 

Quelques exemples de pépites à découvrir ?

Le village de Long est un bel exemple ! En quelques années, la zone rétro littorale de Long-Longpré a été redécouverte et mise en valeur, avec son château, sa centrale hydroélectrique, ses tourbières, etc. Regnière-Écluse et Mons-Boubert sont aussi des villages typiques, superbement  conservés. Sans oublier les villages-courtils dans le Vimeu et le Ponthieu, pleins de charme. Ces lieux, qui ne figurent pas sur les grands sentiers touristiques, offrent une immersion authentique dans le territoire. Mais au-delà de cette mise en valeur, il y a aussi un travail important mené en direction des habitants. Le PNR leur redonne les clés pour comprendre et apprécier l’histoire de leurs villages, car la véritable menace est de perdre cette mémoire. Les habitants sont les premiers ambassadeurs du territoire !